Le Président de la République Evariste Ndayishimiye a rencontré vendredi 03 mai 2024 à l'hôtel Ruhuka de Buye en province de Ngozi , tous les intervenants dans la filière café pour redynamiser ce secteur, première source de devises au Burundi.

Dans son exposé, le ministre en charge de l'agriculture Prosper Dodiko a indiqué que la chaîne de production du café dès la pépinière jusqu'au marché international, connaît des défis qu'il faut relever pour redynamiser la filière café. Il a cité entre autres les emprunts à grand bénéfice, les commissionnaires, la fraude et la mauvaise négociation sur le marché international.

Après l'exposé du ministre Prosper Dodiko, la Commission de la présidence de la République en charge du suivi évaluation de la filière café a parlé des problèmes qui hantent cette filière, notamment la perte de 47.6 millions de dollars suite à la mauvaise négociation sur le marché international.

La Commission Ad hoc a émis une série de recommandations pour redynamiser la filière café, notamment la diminution des centres de collecte pour éviter la fraude, aucun particulier ne devrait avoir le droit d'acheter le café cerise, le café cerise ne devrait pas circuler d'une commune à l'autre, sauf si celle-ci n'a pas d'usine de déparchage.

La Commission de la présidence en charge du suivi évaluation de la filière café recommande également le couvre-feu de la circulation du café, et, à l'Office du Développement du Café (ODECA) de donner la quantité exacte du café non encore vendue endéans une semaine, aux usines de déparchage et dépulpage de fournir les données exactes à l'ODECA pour connaître la production nationale.
Il a été recommandé à la direction en charge des plantations à l'ODECA de fertiliser et pulvériser ces dernières dans les délais, pour sauvegarder la qualité et augmenter la production du café. Le Directeur général de l'ODECA n'a plus le droit d'accorder le marché de vente seul, sans la contre signature de la cellule en charge de la commercialisation du café.

Selon le Président de la République, il est déplorable que le pays perde annuellement plus de 40 millions d'USD en raison des "magouilles des intervenants de ce secteur", pointant du doigt l'ODECA.

Il déplore également la présence de multiples intermédiaires: "Il est incompréhensible que le café du Burundi soit vendu à 3,6 USD le kg alors que celui des autres pays de la région se vend entre 7 et 8 USD".

Le Président de la République Evariste Ndayishimiye a quant à lui recommandé à la Commission Ad hoc de la présidence de faire de cette année, une année témoin. Cette commission sera chargée de contrôle et suivi-évaluation et lui fournira un rapport chaque mois.

Il a également instruit à l'inspection générale de l'Etat(IGE) de mener une enquête sur les irrégularités qui s'observent à l'ODECABDI, afin de transmettre le dossier devant les instances habilitées pour le suivi.

Le Chef de l'État Evariste Ndayishimiye a demandé la mise en place des comités chargés du suivi de la filière café, depuis la colline jusqu' à la province et qui vont produire des rapports mensuels à transmettre jusqu'à la Commission ad hoc de la présidence de la République.

Le Chef de l'Etat demande aux banques commerciales de financer la chaîne de production du café pour permettre au pays d'avoir des devises. Il recommande aux responsables des usines d'élaborer la chaîne de valeur de la filière café, pour résoudre le problème de fraude, de la production et des intrants. Le Chef de l'Etat a demandé aux intervenants dans la filière café de redoubler d'efforts dans l'augmentation de la production du café et dans la lutte contre la fraude .Ils sont invités aussi à contribuer à la négociation des marchés, afin d'augmenter les recettes de cette filière et ainsi les caféiculteurs auront une plus-value.