𝐀𝐮𝐜𝐮𝐧𝐞 𝐟𝐞𝐦𝐦𝐞 𝐩𝐚𝐫𝐦𝐢 𝐥𝐞𝐬 𝟏𝟎𝟎 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐠𝐫𝐚𝐧𝐝𝐬 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞𝐩𝐫𝐞𝐧𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐝𝐮 𝐁𝐮𝐫𝐮𝐧𝐝𝐢

Economie

: publié Mercredi, le 18/06/2025 par TWAGIRAYEZU VIATEUR

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𝙇𝙚𝙨 𝙧𝙚́𝙨𝙪𝙡𝙩𝙖𝙩𝙨 𝙙’𝙪𝙣𝙚 𝙚́𝙩𝙪𝙙𝙚 𝙢𝙚𝙣𝙚́𝙚 𝙥𝙖𝙧 𝙡𝙚 𝙋𝘼𝙀𝙀𝙅 𝙚𝙩 𝙥𝙧𝙚́𝙨𝙚𝙣𝙩𝙚́𝙨 𝙘𝙚 17 𝙟𝙪𝙞𝙣 2025, 𝙢𝙚𝙩𝙩𝙚𝙣𝙩 𝙚𝙣 𝙡𝙪𝙢𝙞𝙚̀𝙧𝙚 𝙪𝙣𝙚 𝙧𝙚́𝙖𝙡𝙞𝙩𝙚́ 𝙥𝙧𝙚́𝙤𝙘𝙘𝙪𝙥𝙖𝙣𝙩𝙚 : 𝙡𝙚𝙨 𝙛𝙚𝙢𝙢𝙚𝙨 𝙗𝙪𝙧𝙪𝙣𝙙𝙖𝙞𝙨𝙚𝙨 𝙧𝙚𝙨𝙩𝙚𝙣𝙩 𝙡𝙖𝙧𝙜𝙚𝙢𝙚𝙣𝙩 𝙨𝙤𝙪𝙨-𝙧𝙚𝙥𝙧𝙚́𝙨𝙚𝙣𝙩𝙚́𝙚𝙨 𝙙𝙖𝙣𝙨 𝙡’𝙚𝙣𝙩𝙧𝙚𝙥𝙧𝙚𝙣𝙚𝙪𝙧𝙞𝙖𝙩

𝙐𝙣𝙚 𝙥𝙖𝙧𝙩𝙞𝙘𝙞𝙥𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣 𝙛𝙚́𝙢𝙞𝙣𝙞𝙣𝙚 𝙚𝙣 𝙘𝙝𝙪𝙩𝙚 𝙡𝙞𝙗𝙧𝙚

L’étude, menée par des experts de l’Université du Burundi à la demande du Programme d'Autonomisation Économique et d'Emploi des Jeunes (PAEEJ), révèle que les jeunes filles participent de moins en moins aux projets de développement entrepreneurial. Désiré Manirakiza, coordinateur national du PAEEJ, souligne que sur plus de 60 000 jeunes ayant bénéficié de financements à travers 4 194 projets, seules 657 filles étaient impliquées soit à peine 15 %.

𝘾𝙚𝙩𝙩𝙚 𝙩𝙚𝙣𝙙𝙖𝙣𝙘𝙚 𝙚𝙨𝙩 𝙚𝙣𝙘𝙤𝙧𝙚 𝙥𝙡𝙪𝙨 𝙛𝙧𝙖𝙥𝙥𝙖𝙣𝙩𝙚 𝙡𝙤𝙧𝙨𝙦𝙪’𝙤𝙣 𝙤𝙗𝙨𝙚𝙧𝙫𝙚 𝙡𝙚𝙨 𝙘𝙝𝙞𝙛𝙛𝙧𝙚𝙨 𝙧𝙚́𝙘𝙚𝙣𝙩𝙨.

En 2023, sur 2 547 projets soumis, seuls 622 venaient de jeunes filles. En 2024, leur nombre tombe à 323 sur 1 130 projets. Même les concours spécifiquement dédiés aux filles n’ont pas réussi à inverser la tendance : les inscriptions sont passées de 1 164 en 2024 à 393 en 2025.

𝘿𝙚𝙨 𝙗𝙖𝙧𝙧𝙞𝙚̀𝙧𝙚𝙨 𝙨𝙤𝙘𝙞𝙤𝙘𝙪𝙡𝙩𝙪𝙧𝙚𝙡𝙡𝙚𝙨 𝙥𝙚𝙧𝙨𝙞𝙨𝙩𝙖𝙣𝙩𝙚𝙨

Les raisons de ce déséquilibre ne sont pas simplement économiques. Selon les chercheurs, de nombreux freins socioculturels empêchent les filles de s’engager pleinement dans l’entrepreneuriat. L’éducation reçue les prépare souvent à rester à la maison et à limiter leurs déplacements, notamment après 18h.

D’autres obstacles majeurs incluent la difficulté à concilier les responsabilités familiales avec les exigences du monde des affaires, le manque d’accès aux crédits bancaires en raison de l’absence de garanties, et la peur des futurs conjoints d’avoir à supporter d’éventuelles dettes.

𝙐𝙣𝙚 𝙪𝙧𝙜𝙚𝙣𝙘𝙚 𝙣𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣𝙖𝙡𝙚

Pour Désiré Manirakiza, ce problème dépasse le cadre du PAEEJ : « Il s’agit d’un défi qui concerne toute la société burundaise. » Le fait qu’aucune femme ne figure parmi les 100 plus grands entrepreneurs du pays est, selon lui, symptomatique d’une marginalisation plus large.

Séverin Mbarubukeye, secrétaire permanent au Ministère en charge de la jeunesse, a salué cette étude qui, selon lui, permettra de « proposer des solutions concrètes, mais surtout d’adapter les formations et les approches aux réalités culturelles du pays ».

𝙑𝙚𝙧𝙨 𝙪𝙣 𝙘𝙝𝙖𝙣𝙜𝙚𝙢𝙚𝙣𝙩 𝙨𝙩𝙧𝙪𝙘𝙩𝙪𝙧𝙚𝙡 ?

L’étude met en lumière la nécessité d’interventions ciblées, non seulement pour encourager la participation des filles, mais aussi pour réformer les normes sociales qui freinent leur épanouissement économique. Sensibilisation des familles, mentorat féminin, accès facilité aux financements et horaires flexibles sont autant de pistes à explorer pour inverser la tendance.