𝗠𝘄𝗮𝗿𝗼 : 𝘂𝗻𝗲 𝗱𝘆𝗻𝗮𝗺𝗶𝗾𝘂𝗲 𝗮𝗴𝗿𝗶𝗰𝗼𝗹𝗲 𝗮𝘂 𝗰œ𝘂𝗿 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗩𝗶𝘀𝗶𝗼𝗻 𝗕𝘂𝗿𝘂𝗻𝗱𝗶 𝟮𝟬𝟰𝟬-𝟮𝟬𝟲𝟬

Economie

: publié Mardi, le 08/04/2025 par NKURUNZIZA Dieudonné

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𝘿𝙖𝙣𝙨 𝙡𝙚 𝙘𝙖𝙙𝙧𝙚 𝙙𝙚 𝙡’𝙚́𝙫𝙖𝙡𝙪𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣 𝙙𝙚𝙨 𝙧𝙚́𝙖𝙡𝙞𝙨𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣𝙨 𝙙𝙚𝙨 𝙘𝙞𝙣𝙦 𝙥𝙧𝙚𝙢𝙞𝙚̀𝙧𝙚𝙨 𝙖𝙣𝙣𝙚́𝙚𝙨 𝙙𝙚 𝙡𝙖 𝙢𝙞𝙨𝙚 𝙚𝙣 œ𝙪𝙫𝙧𝙚 𝙙𝙚 𝙡𝙖 𝙑𝙞𝙨𝙞𝙤𝙣 2040-2060, 𝙡𝙖 𝙥𝙧𝙤𝙫𝙞𝙣𝙘𝙚 𝙙𝙚 𝙈𝙬𝙖𝙧𝙤 𝙨𝙚 𝙙𝙞𝙨𝙩𝙞𝙣𝙜𝙪𝙚 𝙥𝙖𝙧 𝙙𝙚𝙨 𝙖𝙫𝙖𝙣𝙘𝙚́𝙚𝙨 𝙨𝙞𝙜𝙣𝙞𝙛𝙞𝙘𝙖𝙩𝙞𝙫𝙚𝙨 𝙙𝙖𝙣𝙨 𝙥𝙡𝙪𝙨𝙞𝙚𝙪𝙧𝙨 𝙙𝙤𝙢𝙖𝙞𝙣𝙚𝙨, 𝙣𝙤𝙩𝙖𝙢𝙢𝙚𝙣𝙩 𝙡’𝙖𝙜𝙧𝙞𝙘𝙪𝙡𝙩𝙪𝙧𝙚, 𝙡’𝙚́𝙡𝙚𝙫𝙖𝙜𝙚, 𝙡𝙖 𝙧𝙚𝙘𝙝𝙚𝙧𝙘𝙝𝙚 𝙖𝙜𝙧𝙤𝙣𝙤𝙢𝙞𝙦𝙪𝙚, 𝙡𝙚𝙨 𝙞𝙣𝙛𝙧𝙖𝙨𝙩𝙧𝙪𝙘𝙩𝙪𝙧𝙚𝙨, 𝙡𝙚 𝙩𝙤𝙪𝙧𝙞𝙨𝙢𝙚, 𝙚𝙩 𝙙’𝙖𝙪𝙩𝙧𝙚𝙨 𝙨𝙚𝙘𝙩𝙚𝙪𝙧𝙨 𝙘𝙡𝙚́𝙨 𝙙𝙚 𝙡𝙖 𝙫𝙞𝙚 𝙥𝙧𝙤𝙫𝙞𝙣𝙘𝙞𝙖𝙡𝙚.

𝗟𝗮 𝗽𝗮𝗶𝘅, 𝘀𝗼𝗰𝗹𝗲 𝗱𝘂 𝗱𝗲́𝘃𝗲𝗹𝗼𝗽𝗽𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗱𝘂𝗿𝗮𝗯𝗹𝗲

À Mwaro, l’administration provinciale a fait de la paix et de la sécurité une priorité. Grâce à une collaboration étroite entre les quatre piliers notamment l'administration, la population, les forces de défense et de sécurité, ainsi que la justice,un climat de stabilité a été maintenu. Le gouverneur Gaspard Gasanzwe souligne l’importance de la sécurité alimentaire dans ce processus :
« La paix et la sécurité ne peuvent être garanties sans nourriture suffisante. Un ventre affamé n’a point d’oreilles. », a-t-il ajouté.

Inspirée par le slogan du chef de l’État Évariste Ndayishimiye, selon lequel « chaque bouche doit avoir à manger et chaque porte de l’argent », la population de Mwaro a répondu massivement à l’appel en s’engageant activement dans la production agricole.

𝗨𝗻𝗲 𝗮𝗴𝗿𝗶𝗰𝘂𝗹𝘁𝘂𝗿𝗲 𝗲𝗻 𝗽𝗹𝗲𝗶𝗻𝗲 𝗲𝘀𝘀𝗼𝗿

La province de Mwaro enregistre aujourd’hui une récolte abondante de maïs et de pommes de terre, rendue possible grâce aux coopératives agricoles, aux multiplicateurs de semences, aux intrants subventionnés par le gouvernement, ainsi qu’au soutien de l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU) de Gisozi.

Mwaro se classe première au niveau national en nombre de multiplicateurs de semences. Elle attire également de nouveaux investisseurs dans l’agribusiness, contribuant ainsi à la transformation économique de la région.

𝗨𝗻𝗲 𝗿𝗶𝗰𝗵𝗲𝘀𝘀𝗲 𝗮𝗴𝗿𝗼𝗲́𝗰𝗼𝗹𝗼𝗴𝗶𝗾𝘂𝗲 𝗱𝗶𝘃𝗲𝗿𝘀𝗶𝗳𝗶𝗲́𝗲

Mwaro bénéficie d’un avantage géographique stratégique, s’étendant sur trois régions naturelles : le Mugamba, le Bututsi et le Kirimiro. Cette diversité écologique favorise la production d’une grande variété de cultures. Le gouverneur lui-même est un multiplicateur de semences chevronné, produisant pommes de terre, maïs, haricots et blé.

Cependant, cette dynamique agricole exerce une forte pression sur les terres cultivables. Pour y remédier, l’administration a commandité une enquête visant à identifier les terres domaniales pouvant être mises à la disposition des multiplicateurs de semences.

𝗗𝗲𝘀 𝗽𝗿𝗼𝗷𝗲𝘁𝘀 𝗰𝗼𝗻𝗰𝗿𝗲𝘁𝘀 𝗱𝗲́𝗷𝗮̀ 𝗲𝗻 𝗽𝗹𝗮𝗰𝗲

Plusieurs initiatives concrètes ont vu le jour. À Nyabisindu, dans la commune de Kayokwe, un centre semencier de 100 hectares a été attribué à la CADEM Kayokwe, regroupant 25 multiplicateurs de semences de pommes de terre, maïs, haricots, blé et soja. Ce centre est opérationnel depuis 2017.

Toujours à Kayokwe, sur la colline Kibogoye, 55 membres de la coopérative Sangwe exploitent collectivement 3 hectares d’ananas. Grâce à la proximité de la RN18 Nyakararo-Gitega, l’écoulement des récoltes est facilité. Le président de la coopérative indique que les bénéfices générés leur ont permis d’acquérir trois vaches et cinq chèvres, renforçant ainsi leur capacité à produire de la fumure organique.

En commune Ndava, deux exploitations de grande envergure ont vu le jour : une plantation de caféiers qui s'étend sur 7 hectares, comptant 16 000 plants, et un champ d’avocatiers sur 8 hectares, tous deux situés sur la colline Matongo.

𝗟’𝗮𝗴𝗿i𝗯𝘂𝘀𝗶𝗻𝗲𝘀𝘀 𝘀𝗲́𝗱𝘂𝗶𝘁 𝗲́𝗴𝗮𝗹𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗹𝗮 𝗱𝗶𝗮𝘀𝗽𝗼𝗿𝗮.

À Kayokwe, Juste Gaël Ndikumasabo ,membre de la diaspora burundaise a préféré regagner son pays natal pour investir dans la culture de maracoucha sur un terrain de 10 hectares. Il produit actuellement 2,5 tonnes par semaine, pour une valeur estimée à 4 millions de francs burundais. Spécialiste en approvisionnement, il a mis en place un modèle basé sur la contractualisation avec d’autres producteurs, leur fournissant semences et intrants agricoles en échange d’une promesse de rachat des récoltes.

Sa ferme, CwenderieFarm, dispose d’un forage pour l’irrigation, ce qui lui permet de produire toute l’année, même en saison sèche. Ce forage fournit également de l’eau potable à la population locale. Son employée, Jeannette Irakoze, se réjouit :
« Grâce à ce travail, je parviens à subvenir aux besoins de ma famille. »
Faute de terrains suffisants à Mwaro, CwenderieFarm a également étendu ses activités à Bukirasazi, dans la province de Gitega.

𝗗𝗲𝘀 𝗳𝗲𝗺𝗺𝗲𝘀 𝗮𝗰𝘁𝗿𝗶𝗰𝗲𝘀 𝗱𝘂 𝗰𝗵𝗮𝗻𝗴𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁

À Buburu, commune de Bisoro, Jeanne Nkurunziza, une veuve partie de rien, cultive aujourd’hui 8 hectares de pommes de terre et 5 hectares de maïs. Elle produit 120 tonnes de semences de pommes de terre et s’est équipée en bétail et volailles pour produire de la fumure organique.

Dans les marais de Gisitye, commune de Nyabihanga, 34 ménages regroupés exploitent 8 hectares de rizières. Ils appellent à un meilleur accès aux semences sélectionnées et aux intrants pour accroître leur rendement.

𝗥𝗲𝗰𝗵𝗲𝗿𝗰𝗵𝗲 𝗲𝘁 𝗹'𝗶𝗻𝗼𝘃𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗮̀ 𝗹'𝗜𝗦𝗔𝗕𝗨 𝗚𝗶𝘀𝗼𝘇𝗶

Le centre de recherche ISABU Gisozi joue un rôle clé dans cette dynamique. Sylvain Haremarugira, responsable de ce centre indique que tout en développant des semences hybrides, l’institut veille à préserver les variétés traditionnelles telles que le maïs isega et mugamba.
« En cas de rupture dans les importations de semences hybrides, les agriculteurs ne doivent pas être pris au dépourvu », insiste-t-il.

L’ISABU mène aussi des recherches sur deux variétés de petits pois et une trentaine de variétés de haricots, tout en encadrant les multiplicateurs qui pratiquent la culture in vitro sous serre pour la production de pré bases.

𝗩𝗲𝗿𝘀 𝗹𝗮 𝗺𝗶𝘀𝗲 𝗲𝗻 𝗰𝗼𝗺𝗺𝘂𝗻 𝗱𝗲𝘀 𝘁𝗲𝗿𝗿𝗲𝘀

Pour faire face aux défis liés à la dispersion des exploitations et à la faible mécanisation, le gouverneur de Mwaro plaide pour la mise en commun des terres. Cette stratégie permettrait de cultiver les mêmes cultures au même moment, facilitant ainsi l’encadrement technique, l’accès aux semences et intrants, et l’augmentation de la productivité.

Confiant, Gaspard Gasanzwe conclut :
« Si nous parvenons à optimiser nos pratiques agricoles, Mwaro deviendra à coup sûr le grenier du Burundi, grâce à la richesse et à la diversité de ses cultures.