𝙁𝙖𝙘𝙚 𝙖𝙪𝙭 𝙙é𝙛𝙞𝙨 é𝙘𝙤𝙣𝙤𝙢𝙞𝙦𝙪𝙚𝙨 𝙥𝙚𝙧𝙨𝙞𝙨𝙩𝙖𝙣𝙩𝙨, 𝙡𝙖 𝘽𝙖𝙣𝙦𝙪𝙚 𝙙𝙚 𝙡𝙖 𝙍é𝙥𝙪𝙗𝙡𝙞𝙦𝙪𝙚 𝙙𝙪 𝘽𝙪𝙧𝙪𝙣𝙙𝙞 𝙚𝙩 𝙡𝙚 𝙈𝙞𝙣𝙞𝙨𝙩è𝙧𝙚 𝙙𝙚𝙨 𝙁𝙞𝙣𝙖𝙣𝙘𝙚𝙨 𝙤𝙣𝙩 𝙤𝙧𝙜𝙖𝙣𝙞𝙨é 𝙪𝙣𝙚 𝙘𝙤𝙣𝙛é𝙧𝙚𝙣𝙘𝙚-𝙙é𝙗𝙖𝙩 𝙘𝙚 14 𝙖𝙤û𝙩 2025 à 𝘽𝙪𝙟𝙪𝙢𝙗𝙪𝙧𝙖. 𝙊𝙗𝙟𝙚𝙘𝙩𝙞𝙛 : 𝙥𝙧é𝙨𝙚𝙣𝙩𝙚𝙧 𝙡𝙚𝙨 𝙧é𝙛𝙤𝙧𝙢𝙚𝙨 é𝙘𝙤𝙣𝙤𝙢𝙞𝙦𝙪𝙚𝙨 𝙚𝙣 𝙘𝙤𝙪𝙧𝙨 𝙚𝙩 𝙧𝙚𝙣𝙛𝙤𝙧𝙘𝙚𝙧 𝙡𝙖 𝙘𝙤𝙤𝙧𝙙𝙞𝙣𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣 𝙚𝙣𝙩𝙧𝙚 𝙥𝙤𝙡𝙞𝙩𝙞𝙦𝙪𝙚𝙨 𝙗𝙪𝙙𝙜é𝙩𝙖𝙞𝙧𝙚 𝙚𝙩 𝙢𝙤𝙣é𝙩𝙖𝙞𝙧𝙚 𝙥𝙤𝙪𝙧 𝙖𝙨𝙨𝙪𝙧𝙚𝙧 𝙪𝙣𝙚 𝙨𝙩𝙖𝙗𝙞𝙡𝙞𝙩é 𝙢𝙖𝙘𝙧𝙤é𝙘𝙤𝙣𝙤𝙢𝙞𝙦𝙪𝙚 𝙙𝙪𝙧𝙖𝙗𝙡𝙚.

La Banque de la République du Burundi (BRB), en collaboration avec le Ministère des Finances, du Budget et de l’Économie Numérique, a organisé à Bujumbura, ce jeudi 14 août 205, une conférence-débat sous le thème « Les réformes économiques pour la stabilité macroéconomique ». Cette rencontre visait à informer le public sur les réformes économiques en cours et à souligner l’importance d’une coordination efficace entre politique monétaire et budgétaire afin de soutenir une croissance durable.

𝙋𝙧𝙚𝙨𝙨𝙞𝙤𝙣𝙨 é𝙘𝙤𝙣𝙤𝙢𝙞𝙦𝙪𝙚𝙨 : 𝙧𝙚𝙣𝙛𝙤𝙧𝙘𝙚𝙧 𝙡𝙖 𝙘𝙤𝙤𝙧𝙙𝙞𝙣𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣 𝙙𝙚𝙨 𝙥𝙤𝙡𝙞𝙩𝙞𝙦𝙪𝙚𝙨

Le gouverneur de la BRB, Edouard Normand Bigendako, a souligné que face aux pressions inflationnistes, à la volatilité du marché des changes, à la faiblesse des réserves en devises et à la faible productivité, il est indispensable de renforcer la synergie entre les instruments de politique économique. Selon lui, cette coordination est un levier crucial pour atteindre la stabilité macroéconomique tant attendue. La Banque invite ainsi toutes les parties prenantes à contribuer par des recommandations concrètes afin de consolider cet objectif.

𝙋𝙤𝙡𝙞𝙩𝙞𝙦𝙪𝙚 𝙢𝙤𝙣é𝙩𝙖𝙞𝙧𝙚 𝙧𝙚𝙨𝙩𝙧𝙞𝙘𝙩𝙞𝙫𝙚 𝙚𝙩 𝙞𝙣𝙣𝙤𝙫𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣𝙨 𝙛𝙞𝙣𝙖𝙣𝙘𝙞è𝙧𝙚𝙨

Depuis 2023, le gouverneur a fait savoir que la BRB a adopté une politique monétaire restrictive en suspendant notamment le refinancement non conventionnel, en modernisant sa politique monétaire par le ciblage de l’inflation, en introduisant un taux directeur, et en réduisant la période de constitution des réserves obligatoires. Par ailleurs, la Banque centrale a émis des titres pour absorber les excédents de liquidité, moderniser la réglementation des changes et la gestion des réserves via la plateforme définitive, tout en lançant un vaste projet de digitalisation du secteur financier, intégrant identification, interopérabilité et inclusion financière.

𝙊𝙗𝙟𝙚𝙘𝙩𝙞𝙛𝙨 𝙥𝙧𝙞𝙤𝙧𝙞𝙩𝙖𝙞𝙧𝙚𝙨 𝙙𝙚𝙨 𝙧é𝙛𝙤𝙧𝙢𝙚𝙨

Ces réformes visent globalement plusieurs objectifs prioritaires : assainir les finances publiques à travers une meilleure collecte des recettes et une rationalisation des dépenses, développer le marché des capitaux pour financer le budget et l’économie, stabiliser le marché des changes, améliorer la productivité dans les secteurs clés et renforcer la gouvernance tout en luttant contre la corruption.

𝙍é𝙨𝙪𝙡𝙩𝙖𝙩𝙨 é𝙘𝙤𝙣𝙤𝙢𝙞𝙦𝙪𝙚𝙨 𝙧é𝙘𝙚𝙣𝙩𝙨 𝙚𝙩 𝙙é𝙛𝙞𝙨 𝙥𝙚𝙧𝙨𝙞𝙨𝙩𝙖𝙣𝙩𝙨

Le ministre des Finances et de l’Économie Numérique, Alain Ndikumana, qui a ouvert la conférence en présence du Premier ministre, a rappelé que la croissance du PIB en 2024 a atteint 3,9 %, contre 3,3 % en 2023, et que la dette publique est descendue à 54,3 % du PIB, grâce notamment à une réduction de l’endettement intérieur. Néanmoins, il a mis en lumière des fragilités persistantes, telles que le déficit budgétaire élevé de 8,3 %, des réserves de change faibles (à hauteur de seulement 1,4 mois d’importations), et une inflation encore élevée.

𝙋𝙧𝙤𝙜𝙧𝙖𝙢𝙢𝙚 𝙜𝙤𝙪𝙫𝙚𝙧𝙣𝙚𝙢𝙚𝙣𝙩𝙖𝙡 2025-2027

Pour faire face à ces défis, le gouvernement a lancé un programme de réformes pour la période 2025-2027, aligné sur le Plan National de Développement et la Vision 2040-2060. Les priorités identifiées sont la mobilisation accrue des recettes et la rigueur budgétaire, la digitalisation des procédures fiscales et administratives, une gestion proactive de la dette, ainsi que la diversification de l’économie via une agriculture modernisée, l’exploitation durable des mines, l’amélioration du climat des affaires et la réforme des entreprises publiques.

𝙍𝙚𝙘𝙤𝙢𝙢𝙖𝙣𝙙𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣𝙨 𝙙𝙚𝙨 𝙥𝙖𝙧𝙩𝙞𝙘𝙞𝙥𝙖𝙣𝙩𝙨

Au cours des échanges, les participants ont souligné que les principaux défis économiques demeurent l’inflation élevée, la volatilité du taux de change, la dette interne et d’autres facteurs structurels. Pour y répondre, ils ont recommandé des réformes ambitieuses à plusieurs niveaux : macroéconomique, sectoriel et institutionnel. Ces réformes incluent également la promotion de la compétition sur les marchés publics, facteur essentiel pour augmenter les exportations, attirer les investissements et stabiliser l’inflation ainsi que le taux de change. Cependant, les intervenants ont rappelé la nécessité pour le Burundi de rester vigilant face aux pressions économiques, tant internes qu’externes.

𝘼𝙥𝙥𝙚𝙡 à 𝙡’𝙖𝙘𝙩𝙞𝙤𝙣 𝙘𝙤𝙡𝙡𝙚𝙘𝙩𝙞𝙫𝙚

Dans son allocution de clôture, le Premier ministre Nestor Ntahontuye a réaffirmé la conviction du gouvernement que seule une coordination efficace et une cohérence dans les actions permettront de faire des réformes de véritables leviers de transformation économique. « L’économie n’est pas théorique, elle est pratique. La réussite de la stabilité macroéconomique nécessite la contribution de chacun, car la stabilité commence au niveau des ménages », a-t-il souligné. Il s’est réjoui de cette conférence-débat, la qualifiant de moment opportun pour présenter les grandes lignes des réformes gouvernementales et recueillir les doléances des participants.

𝙐𝙣 𝙙𝙤𝙘𝙪𝙢𝙚𝙣𝙩 𝙨𝙩𝙧𝙖𝙩é𝙜𝙞𝙦𝙪𝙚 𝙥𝙤𝙪𝙧 𝙪𝙣𝙚 𝙫𝙞𝙨𝙞𝙤𝙣 𝙙’é𝙢𝙚𝙧𝙜𝙚𝙣𝙘𝙚

Le 1er ministre a également annoncé qu’un document stratégique a été rédigé. Ce document comprend une analyse diagnostique, les réformes ambitieuses prévues dans les différents secteurs ainsi que les défis et solutions correspondants, tout cela dans le but d’atteindre la vision d’émergence et de développement du Burundi. Il a enfin réaffirmé la détermination du gouvernement à mettre en œuvre ces réformes et a invité chacun à gérer efficacement les ressources limitées du pays.