Le Conseil national des Eglises du Burundi (CNEB) a organisé mercredi 17 février 2021 à Bujumbura, un café de presse sur la lutte contre les violences basées sur le genre. Le CNEB réalise qu’il est urgent, si ce n’est pas tard, de multiplier et de diversifier les actions communes qui mobilisent les membres des communautés en général avec un accent particulier sur les acteurs religieux.

Le Secrétaire Général du CNEB Sylvestre Bizimana a indiqué que les structures des croyants devraient être l’épicentre de transformation des normes sociales, de promotion des efforts non discriminatoires et de renforcement des pratiques normatives de lutte contre les violences basées sur le genre.
Selon les panélistes, la violence à l’égard des femmes influe sur leur santé et leur bien-être : santé émotionnelle, sociale, juridique, système judiciaire et économique. L’Eglise a alors un rôle stratégique à jouer pour lutter contre les VBG.
Selon le panéliste Me Aimé Gaudence Kabuyenge, le Gouvernement a déjà enregistré des avancées dans le processus du combat contre la violence. L’Eglise doit reconnaitre l’égalité entre l’homme et la femme car ils sont tous l’œuvre de la création de Dieu et elle doit combattre la violence basée sur le genre, a-t-il ajouté.
Selon toujours ce panéliste, en 2018, 8982 cas de VBG ont été recensés dont 1337 hommes et 6395 femmes, soit 71.19% des cas. Et de préciser que l’impact négatif des VBG sur l’épanouissement et le développement de la femme burundaise est évalué à 71.9% en 2018.

Selon Dr Scholastique Rubarika, depuis 2003, 23 116 cas ont été enregistrés au centre SERUKA dont 95% des cas sont des femmes et filles, 5% sont des hommes et les jeunes moins de 18 ans sont estimés à plus de 60%.

Les églises sont appelés alors à faire siennes la question des violences sexuelles et basées sur le genre (VSBG) en contribuant au changement des mentalités à la lumière des écritures saintes, mais aussi en apportant amour et réconfort aux victimes par l’écoute active, a suggéré le Secrétaire Général du CNEB.
Il a fait savoir que les dirigeants des Eglises sont appelés à se joindre aux réseaux actifs qui plaident pour la gratuité de la prise en charge intégrée des victimes par l’Etat et les collectivités, en ce qui concerne les frais médicaux, psychologiques, juridiques et judiciaires.

Au terme de ce point de presse sur la lutte contre les VBG, quelques recommandations ont été dégagées entre autres éviter de percevoir les VSBG comme ‘’un acte banal’’, conscientiser les familles sur l’éducation parentale équitable en famille, traduire en Kirundi la loi du 22 septembre 2016 portant prévention, protection et répression de violences basées sur le genre, la responsabilisation de la communauté dans la lutte contre les VSBG , la vulgarisation à grande échelle des lois réprimant les VSBG et conscientiser l’administration pour intégrer la rubrique des VSBG dans les réunions de sécurité car, elles sont non seulement une question de santé mais aussi une source d’insécurité.