Une retraite de deux jours organisée à Gitega par le sénat burundais à l'intention des sénateurs nouvellement élus, des sénateurs sortants et des nouveaux députés sur la problématique et les conséquences de la colonisation au Burundi a été clôturé vendredi 31 juillet 2020. Selon Réverien Ndikuriyo, président sortant du sénat, les colonisateurs doivent réparer le tort qu'ils ont causé aux burundais, demander pardon et indemniser le Burundi.

Au cours de cette retraite, Réverien Ndikuriyo, président sortant du sénat burundais a déclaré que tout a débuté en 1903 lors du traité inégal de Kiganda qui a consacré la soumission du Burundi à l'autorité allemande, une soumission qui s'est s'accélérée avec la réforme administrative sous l'initiative du roi belge en 1925. Selon Révérien Ndikuriyo, cette réforme a consacré l'exclusion de l'ethnie hutu aux rênes du pays.

"Toutes les administrations coloniales, allemande ou belge ont été à l'origine de toutes les tragédies qu'a connues le Burundi et qui ont noirci son histoire", a lancé Révérien Ndikiruyo, expliquant que c'est cela qui a motivé le sénat burundais à mettre en place une commission d'experts pour mener une enquête minutieuse sur tout ce qui s'est passé durant cette période sombre et surtout les conséquences de la réforme administrative opérée par les belges en 1925 et concrétisée en 1929.

Deux rapports ont été présentés aux élus du peuple, notamment "le bilan de la colonisation allemande" et le rapport sur "la réforme administrative menée par les belges en 1925". Toutes ces études convergent sur les méfaits multiformes du colonialisme sur le Burundi, entre autres la dénaturation de l'administration royale, l'ethnisation du pouvoir monarchique, la promotion de la haine inter ethnique etc.

Au cours des deux jours de réflexion, les sénateurs nouveaux et sortants, en collaboration avec les nouveaux députés, se sont penchés sur les résultats de cette enquête pour l'enrichir, et ont dégagé un rapport final qui mettra en lumière l'exactitude de l'histoire coloniale du Burundi. Pour Réverien Ndikuriyo, ce document est très utile pour permettre aux burundais de jeter un regard rétrospectif sur le passé du Burundi afin d'en tirer des leçons et bâtir un Burundi meilleur.

Après échanges et débats, les parlementaires ont émis des recommandations notamment la mise en place des commissions conjointes et ad hoc entre le Burundi et les pays cernés pour élucider cette histoire sombre du passé, le rapatriement des archives y relaves sans oublier l'introduction de tout ce qui s'est passé au cours de la période coloniale dans le système éducatif burundais.

Les participants ont insisté sur la nécessité d'honorer la mémoire des vaillants qui ont contribué dans la lutte contre l'impérialisme européen notamment Bihome, Inamujandi et Runyota. "Ces derniers devraient être réhabilités pour servir de modèle aux nouvelles générations", ont-ils souligné.